Description 
L’ouvrage se compose de cinq chapitres, le premier d’entre eux, le « Pays Dogon » des temps les plus anciens, présente l’histoire et l’archéologie d’un territoire composé de trois zones géographiques distinctes (plateau, escarpement et plaine) et agencé par « vagues successives de migrants » (p.18). Une fois de plus, Huib Blom souligne que « l’idée d’une culture homogène et hermétique Dogon est fausse. Elle émane autant des contributions culturelles externes que d’un substrat indigène » (P.18). Deux de ces premières sources culturelles sont identifiées, discutées et dépeintes comme les Toloy et les Tellem. Après une analyse d’éclaircissement, Bloom conclut que « les occupants actuels de la falaise, du plateau, et de la plaine du Seno forment une population hétérogène … Les migrations et les conquêtes territoriales couvrent plusieurs siècles et ne concernent pas seul les Dogon. La rencontre entre les envahisseurs et les communautés indigènes a provoqué un mélange culturel et ethnique dont l’ampleur est difficile évaluer » (P.38).
La deuxième et plus grande partie de l’ouvrage est intitulé à juste titre »Un Large Territoire » avec plus de 150 pages qui illustrent, littéralement, les différentes régions et peuples de la région de l’aire culturelle Dogon. Chaque zone est représentée dans son histoire, son art, son architecture, sa langue et sa démographie de Pignari et Bandiagara au travers du Lowel Gueou et de multiples colonies du Toro à la plaine du Seno. Le détail primordialement du chapitre résume bien dans sa finalité, lorsque Blom évalue que des siècles d’incursions, de guerres et de mouvements, impliquant des groupes tels que les Songhay, les Mossi, les Bamana et les Peuls ont conduit à la fusion ou au déplacement des sociétés : « Ce processus de démantèlement territorial, la dislocation et la reconstruction de nombreux villages s’est répété à maintes reprises. C’était une situation récurrente qui a pris fin au 19e siècle avec la colonisation française » (p.207).
Le chapitre trois, l’Architecture et la Religion, fournit près de 80 pages de mots et d’images organisé autour de quatre grandes fonctions sectaires et de leurs lieux sacrés, y compris le culte du Lebe et sa maison du Hogon ou du sage, le culte du Wagem et sa maison du patriarche patrilinéaire, le culte chamanique du Binou, et la Société des Masques (étudié plus en détail dans le chapitre cinq). Il comprend également d’autres sites importants comme la mosquée, la case des menstruations et la forge, où un groupe comme une caste d’artisans (également rendu célèbre par Griaule) font leur travail. Enfin, il nomme et décrit une variété d’autels Dogon.
Le quatrième chapitre relativement court se concentre sur les sites funèbres et les pratiques, qui ont tendance à être menée pendant la saison sèche où il y a une accalmie d’activité agricole. Blom présente en détail les funérailles d’un Hogon en 1985 et ajoute également quelques commentaires au sujet des funérailles des femmes.
Le dernier chapitre traite des masques, pour lesquels les Dogons sont peut-être plus connu, reliant les traditions du masque à la mythologie régionale et à la distinction commune entre le village et la brousse (ce dernier étant un lieu d’ambivalence et de danger invisible), Blom présente certains des matériaux utilisés dans la création des masques et guide le lecteur à travers une présentation sur les types et utilisations de masque, du Grand Masque appelé encore « La Mère des Masques » (une sculpture de grande hauteur), le Satimbe, le Mamoro et le Sirige au plus reconnaissable de tous, le style Kanaga ainsi que quelques autres.
En Résumé, ce volume colossal combine des descriptions détaillées de la terre, l’histoire, les gens, les arts et les rituels de pays Dogon, mettant l’accent sur la diversité et la complexité de cette région, et, par extension, de toutes les sociétés africaines et non-occidentaux. Les sculptures et les masques proviennent de collections publiques et privées. Certaines pièces sont connues mais la plupart n’ont jamais, ou que rarement, été publiées. Le texte s’inspire des nombreuses études ethnographiques qui ont été menées sur place.