ART BAKONGO

Description&nbsp

Raoul Lehuard a mis sept ans pour rédiger cet important travail uniquement consacré aux centres de style de l’art Kongo. L’auteur a voulu clarifier une situation qui, au départ, pouvait sembler inextricable, en extirpant des traits communs les traits distinctifs grâce auxquels les sculptures peuvent se différencier. La première démarche consista à recueillir toutes les informations les plus exhaustives possibles sur les objets collectés, autant qu’elles pouvaient être trouvables et utilisables avec certitude. Dans un deuxième temps, suite à de nombreux voyages sur place, avec la collaboration efficace et bienveillante, à prendre la mesure de ce qui reste de tradition in situ. Puis, dans un troisième temps, il s’efforça de réunir une documentation puisée tant dans les collections publiques que privées, engrangeant ainsi plus de 5000 photos d’objets et de très nombreux anciens documents dus à l’initiative des voyageurs de la fin du siècle et du nôtre.

Le premier chapitre est consacré à l’origine du « royaume » de Kongo, aux hommes et à leur cadre de vie. L’auteur recense ensuite les particularités anthropologiques, la vêture et la parure pour mieux en retracer la présence au sein de la statuaire dans les chapitres suivants.
Le deuxième chapitre trace le cadre religieux auquel appartiennent nkisi (forces magiques), bilongo (médecines) et bakulu (images d’ancêtres). Il traite de la fonction et de l’utilisation de ces objets puis aborde le travail de l’artiste et l’angle de vision qui permet de dresser l’inventaire des attitudes observables dans la statuaire comparées à celles qu’adoptent les humains dans la vie quotidienne.
Avec le troisième chapitre, R. Lehuard évoque les méthodes ethno-morphologiques élaborées avec d’autres chercheurs et explique que la diversité des expressions plastiques des Kongo l’a conduit à envisager une analyse morphologique globale, sous-groupe par sous-groupe.
Suit enfin l’étude des centres de style dont chacun est découpé en autant de « manière d’artistes » qu’il fut possible et logique d’en déterminer, sachant qu’une oeuvre d’art isolée ne peut être le fruit d’une production isolée car, par définition, une oeuvre d’art est le produit d’un ensemble.

778 illustrations, dont beaucoup inédites, et 44 dessins viennent renforcer les descriptions et analyses et montrent les sculptures, mettant en exergue les volumes, les grands traits et les détails. Suivent les annexes récapitulant dans l’ordre alphabétique, des forces magico religieuses ainsi que l’index des noms propres et la bibliographie pour finir.

On comprend mieux, dit Raoul Lehuard, « avec cet ouvrage, l’idée que les peuples Kongo se faisaient d’eux-mêmes en projetant sur leur statuaire leurs grands intérêts pour la vie humaine, pour la félicité, pour l’amour. On perçoit parfaitement aussi la façon dont ils traduisaient leurs angoisses profondes et comment, à travers ces sentiments, ils exprimaient leurs goûts pour le pittoresque, pour leur instinct de l’ornement et comment ils assouvissaient leur besoin de « splendeur affichée ».