Description 
Ce livre est lui aussi unique en son genre parce que, pour la première fois, les techniques utilisées pour les arts considérés comme « nobles » sont mises au service d’une meilleure compréhension des arts dits « premiers ». Comme pour la Joconde, c’est le Centre de recherche et de restauration des Musées de France qui a été mis à contribution pour la trentaine d’oeuvres exposées au Musée du Quai Branly qui sont analysées ici. « Outre la beauté de la » pièce indigène « , longtemps ultime critère de reconnaissance, l’étude scientifique qui entre dans l’intimité de la matière prouve que les créateurs n’ont rien laissé au hasard, lit-on dans la préface. On est au croisement du sens et de la matière. « Toutes les dimensions, scientifiques, ethnologiques et artistiques s’en trouvent ainsi éclairées. A l’heure de la mondialisation culturelle sous l’égide de McDo et d’Internet, ce livre est le témoignage qu’il existe _ encore pour combien de temps ? _ de multiples conceptions du monde qui s’efforcent chacune à leur manière de répondre aux questions, elles, universelles, de l’origine, de la mort ou du féminin et du masculin… Un livre d’une grande humanité, aussi beau à feuilleter que passionnant à lire.
Avant de gagner leurs nouvelles vitrines, trente oeuvres du musée du Quai Branly sont passées entre les mains expertes des scientifiques du Centre de recherche et de restauration des musées de France. Radiographie, ultraviolets, inspection au microscope, analyse physico-chimique des bois, des pigments ou des métaux… rien n’a été épargné à un fétiche à clous du Congo, une peinture sur écorce d’Australie, une statuette en argile du Nigeria ou une statue-ogresse des Vanuatu (qui appartenait à Picasso), pour ne citer que quelques « cobayes » ayant subi ces modernes outrages. Le résultat est passionnant : cette autopsie scientifique, en révélant des secrets de fabrication fort sophistiqués, ne démythifie pas ces objets, la plupart du temps dépositaires de pouvoirs sacrés, mais au contraire renforce leur charisme et leur formidable puissance évocatrice.
Riche de 300 000 pièces de tous ordres, le musée du Quai Branly n’en expose qu’une partie. Une trentaine, montrée dès l’ouverture, a fait l’objet d’analyses scientifiques précises au Centre de recherche et de restauration des musées de France. Cette expertise souligne l’importance accordée à ces peintures, pierres, masques, statues et parures.
C’est donc une histoire secrète des arts océaniens, africains et amérindiens que ce beau livre révèle en explorant leurs dimensions scientifiques, ethnologiques et artistiques.