Description 
C’est sur les pentes raides des falaises de Bandiagara, entre le Haut-Plateau et la Savane du Mali en Afrique Occidentale, que réside le peuple des Dogon. Il se compose de plusieurs clans que réunit un mythe fondateur commun. L’histoire de cette communauté qui vit toujours encore aujourd’hui au coeur de ses traditions religieuses, artistiques et sociales est longue de plus de 900 ans. Mais cette culture autonome est menacée de disparaître dans les années à venir qui verront s’amplifier les problèmes climatiques, l’exode rural, les pressions de la civilisation avec les ruptures culturelles que comporte forcément l’islamisation croissante. Tandis que la science ethnologique tente de fixer et conserver tout ce qui peut encore l’être, cette exposition entend donner au public de l’art la possibilité de découvrir les chefs-d’oeuvre d’une culture qui a été classée en 1989 par l’UNESCO patrimoine culturel mondial. Les chefs-d’oeuvre de la statuaire Dogon : les statues Djennenké – les statues Nongom et les statues Tellem sont des éléments fondamentaux d’une religion animiste dans laquelle les forces de la réalité naturelle se présentaient selon des apparences humaines. Comme il n’y a plus de prêtre animiste, la tradition de l’essence de cette religion s’est perdue. C’est pourquoi ces sculptures, qui garderont à jamais le secret de leur sens, sont, à côté de l’architecture des villages, les seuls témoins d’une civilisation jadis hautement évoluée. Elles se distinguent des fétiches totémiques qu’on connaît dans l’ethnologie africaine par leur indéniable autonomie et une volonté de stylisation qui est bien celle d’artistes à l’oeuvre. En grande partie et pour l’essentiel le catalogue de cette exposition est consacré aux oeuvres en bois des Dogon et des Tellem, le peuple qui les a précédés. Ce sont des oeuvres qui comptent parmi les plus importantes de la production artistique africaine, et qui entrent ainsi dans une histoire universelle de l’art.